Fred, c'est un ami depuis le lycée.
Fred a visité Vienne, Budapest et Prague... 3 villes que je ne connais pas.
Fred a publié cet article sur son facebook. Il m'a donné l'autorisation de le publier ici.
Pff, pas mécontent de me poser un peu.
Voilà deux jours que je suis rentré et j'ai le voyage encore dans la tête.
Je me confie à une collègue et lance un "j'ai du mal à atterrir." Sandrine me regarde, un sourire complice aux lèvres ; je comprends très bien ce que cela veut dire. Ai-je déjà eu un jour les pieds sur terre ? Vous savez ce qu'on dit " chassez le naturel...il revient au galop".
Peu importe où mon esprit vagabonde, je suis conscient d'être un doux rêveur, mais pour l'heure ce que je veux dire c'est que l'euphorie du voyage n'est pas tout à fait retomber. Vienne, Budapest, Prague, j'ai des images et des couleurs plein la tête.
Le passé y côtoie la modernité dans une parfaite harmonie.
Les architectures classiques avec leurs associations de couleurs un peu guimauve, du vieux rose avec le vert amande, et du jaune paille au bleu pastel, côtoient les architectures d'autres siècles, comme la préciosité des façades art-déco des architectes sécessionnistes si reconnaissables, ou bien encore la modernité la plus audacieuse des architectures hi-tech de notre présent faîtes de verres et de métal.
On retrouve la même complicité sur le réseau des transports, où les vieilles rames de tram rouge et blanche, partagent la même ligne que les rames plus modernes, aux couleurs plus métalliques pour Prague et Vienne, jaune d'or pour Budapest.
D'un point de vue vestimentaire, le village planétaire qu'est devenue notre monde n'offre pas beaucoup de surprises, si ce n'est l'entrevue brève et curieuse d'une japonaise en tenue traditionnelle au palais Schönbrunn de Vienne.
Je dois nuancer quelque peu ces propos avec des considérations esthétiques que je me ravise de qualifier de "masculines" ; mon attrait pour la beauté féminine est somme toute plutôt naturel, et ce serait un lieu commun que de vanter la beauté des femmes d'Europe centrale. Si je devais souligner une préférence, elle irait sur la couleur de leur collant. Ce fut un réel plaisir d'y découvrir toutes les nuances de rouge. Du vermillon le plus orange au carmin le plus bleuté, j'ai rangé dans le trésor de ma mémoire un joli éventail coloré peint avec des rouges cerise, les bordeaux d'une rose pourpre, les violet-rouges framboises, et les violet-bleus cassis.
Sur l'avenue Andrassy, à Budapest, je me suis réjouie à l'or du jour finissant, en une fin d'après-midi, au feu de l'ocre jaune du pas rapide d'une jeune trentenaire qui portait cette couleur sous une jupe noire. J'y trouvais une correspondance, le soleil du soir illuminait ses jambes du même or que lorsqu'il illumine le regard noisette de Fredouille.
Considérant la fantaisie graphique de la résille, si celle que l'on trouve le plus souvent dans l'hexagone a souvent été comparée à la belle jambe de la tour Eiffel, je qualifierais celles que j'ai vues de "gothique flamboyant" la rapprochant de l'architecture de la dentelle ouvragée des flèches de leurs cathédrales.
J’adore l'Europe.
D'autres images se bousculent, les peintures de Vélasquez, celles de Breughel, l'impressionisme de Monet, Manet, Sisley et Pissarro ; le mal-être de Schiele, les dessins de Klimt. Voir la fantaisie d'Hundertwasser. Un vol de papillon, des palais, des châteaux et des jardins somptueux. Se baigner dans les bains avec tout Budapest, un concert d'orgue, des ponts métallique sur le Danube et la Vltava sous le pont Charles à Prague, une auberge de jeunesse et un bon petit déjeuner, un semi-marathon, alors que je lis "autoportrait de l'auteur en coureur de fond" d'Haruki Murakami et la lecture de "le dérèglement du monde" d'Amin Maalouf comme une curieuse conclusion au voyage...
Vienne vue du haut de la Cathédrale St Stephane
Budapest
Prague